Mali: à Kidal,Triomphe Symbolique Pour les autorités de transition maliennes, la reconquête de Kidal est bien plus qu'une simple victoire.

 


Tout d'abord, elle représente un moment décisif dans le conflit opposant les militaires au pouvoir aux groupes majoritairement touaregs. Ce différend a éclaté après des mois de tension, centré sur le contrôle des bases de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali).


Les discours souverainistes des autorités de transition, notamment l'annonce en juin du départ des Casques bleus à la demande du pouvoir, et la détermination affichée de l'armée à prendre le contrôle des emprises de l'ONU dans le Nord, ont été interprétés par ces groupes comme une déclaration de guerre.


Les autorités de transition considèrent cette reconquête comme un pilier essentiel pour restaurer l'intégrité territoriale. Cependant, pour le CSP-PSD, elle va à l'encontre de l'esprit de l'Accord pour la paix et la réconciliation nationale, également connu sous le nom d'accord d'Alger, signé en 2015. Cet accord prévoyait le désarmement de ces groupes, leur intégration dans l'administration et l'élargissement des pouvoirs dans la région Nord, appelée "Azawad" par les anciens rebelles.


La prise de Kidal, considérée comme leur bastion, représente ainsi une victoire significative pour l'État contre ces groupes, mais aussi vis-à-vis de l'opinion malienne et de la communauté internationale.


"Elle sert à effacer l'affront de 2012, lorsque la France, intervenant à la demande du Mali pour stopper l'avancée des groupes terroristes vers Bamako, avait refusé de laisser entrer l'armée à Kidal, craignant des exactions", souligne le Dr. Mohamed Amara, sociologue et analyste sécuritaire malien. "L'armée souhaite démontrer non seulement sa capacité à reprendre le contrôle de son territoire, mais aussi à se distancer de cette réputation négative en matière de droits de l'homme, qu'elle estime injustifiée. C'est pourquoi elle accorde une telle importance à ces accusations et pourquoi le retour des populations à Kidal est aujourd'hui un élément clé."

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