La Mauritanie et le Tchad, les deux derniers membres encore en lice de cette alliance antijihadiste née en 2014 pour défier le chaos du jihadisme au Sahel, ont acté mercredi la dissolution imminente du groupe, un pas de plus dans cette danse diplomatique tumultueuse, survenue au lendemain du départ du Niger et du Burkina Faso.
Le rideau tombe sur le G5 Sahel, et la Mauritanie avec le Tchad ont décidé de faire leurs adieux avec une touche de classe, prenant acte et respectant "la décision souveraine" du Burkina Faso et du Niger, qui ont déclaré leur divorce la veille. Un scénario où les protagonistes "[mettront] en œuvre toutes les mesures nécessaires" en vue de la dissolution, comme un ultime clin d'œil à une aventure qui semblait déjà condamnée.
Dans cette symphonie géopolitique, les régimes militaires du Burkina Faso et du Niger, protagonistes principaux de cette pièce, ont déclaré leur départ "en toute souveraineté", évoquant une organisation en mal d'atteindre ses objectifs, en proie à des "lourdeurs institutionnelles" d'une autre époque. Ils ont rejeté catégoriquement de "servir les intérêts étrangers" et refusé tout diktat au nom d'un partenariat "dévoyé et infantilisant".
C'est un dénouement qui n'étonne guère, car depuis la création du G5 Sahel en 2014, le scénario a été émaillé de coups de théâtre politiques et de discours souverainistes, résonnant comme une partition discordante dans laquelle les puissances extérieures étaient souvent pointées du doigt. Les membres de cette troupe ont même créé leur propre alliance en 2023, et aujourd'hui, ils esquissent une dernière pirouette avec la proposition d'une confédération.
Le Mali avait déjà quitté la scène en 2022, accusant l'organisation d'être "instrumentalisée par l'extérieur", une allusion souvent dirigée vers la France, ancienne puissance coloniale de la région. Ainsi, les rideaux se baissent sur cette scène géopolitique mouvementée, laissant place à de nouvelles alliances et défis diplomatiques dans le Sahel en quête d'une nouvelle partition.
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